Rôle commercial de Chiny au XIIIe-XIVe siècle
Le rôle commercial de Chiny est difficile à cerner. De longue date, les habitants de cette minuscule capitale bénéficient de substantiels privilèges. Mention est déjà faite en 1173 des liberi homines et castelani de Chisnei. Après l’abandon du château au profit de ses résidences d’Ivois et de Montmédy, le comte Arnoul IV tente en 1301 d’y fixer une population moins chichement comptée et de développer les échanges. Il octroie des privilèges inouïs aux bourgeois : exemption de toute imposition (rente de bourgeoisie, terrage, cens des prés… mais aussi aides, corvées – le surguet excepté – tailles, fiscalités commerciales), pleine liberté en matière de chasse, jouissance d’un bois. Il les affranchit des tonlieux aux marchés et foires de Chiny (ville ou comté ?) et du Luxembourg. On n’oserait affirmer que l’extension du privilège à la seconde principauté était bien inscrite dans la version originale de l’acte. Il est encore précisé que les bourgeois useront mesure au vin à la loi de Beaulmont, et au bleid et avenne au viel droict, indice probable de l’ancienneté du marché local. A la fin du siècle, Chiny possède une halle et accueille des lombards.
Jean-Marie YANTE, Préoccupations économiques des comtes de Chiny (ca 1200-1364), in Herbeumont, LIIe Congrès de la Fédération des Cercles d’Archéologie et d’Histoire de Belgique, Cinquième Congrès de l’Association des Cercles francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique, 2000, t. II, p 271.

