Carte de Guillin de 1697
Le cartographe Guillin, ingénieur militaire du roi de France, Louis XIV, était actif sur les frontières du nord et de l’est. Le 24 février 1697, il terminait une série de quatre cartes représentant le cours de la Semois, d’Arlon à Bouillon. Ces cartes présentaient le relevé des redoutes françaises et des postes de guet qui en défendaient alors le passage. A cette date, les duché de Luxembourg et comté de Chiny appartiennent depuis une quinzaine d’années à la France. Louis XIV doit les rendre aux Habsbourg suite au traité de Rijswijck, conclu en septembre 1697, ce qu’il tardera à faire puisqu’il existe dans les archives militaires françaises, un état des redoutes de la Semois daté de 1699 et un mémoire sur l’utilité de les rétablir, de 1701. Le document de Guillin est conservé à Vincennes (Série M, sous-série 1M, n°14446). Outre les cartes, il comporte un commentaire.
Jean-Claude DELHEZ, La vallée de la Semois en 1697, Cahier Brunehaut n° 23, 2012, p. 2.
Cette carte nous donne à voir en premier lieu l’emplacement du camp de Chiny, édifié en terre et en bois à proximité du carrefour des actuelles routes vers Lacuisine et Izel ; on constate aussi que l’accès principal vers Florenville n’était pas la route actuelle car la rive gauche de la Semois, à proximité de Lacuisine, était humide, voire marécageuse. Le nom de l’hôtel de la Roseraie nous rappelle cet ancien état du lieu : lieu planté de roseaux. Le chemin important pour gagner Florenville partait en direction d’Izel et bifurquait à droite, un peu avant la ferme de Thirifays, vers le bois de Montsaut, pour prendre ensuite, soit la direction de la localité commerçante, soit la direction de l’abbaye d’Orval via le chemin du Bon Pays. Des chemins agricoles toujours accessibles aujourd’hui. Autre constatation : l’absence du pont sur la Semois (pont St-Nicolas). Edifié en bois, il est détruit en 1641 par les troupes françaises du marquis de Sourdis. Plus de cinquante ans plus tard, n’aurait-il pas encore été reconstruit ?








